Production locale d’électricité, autoconsommation ou vente totale : quel modèle s’imposera ?

Production locale d’électricité, autoconsommation ou vente totale : quel modèle s’imposera ?

Produire sa propre électricité à partir du soleil c’est un mouvement de fond qui prend de l’ampleur en France depuis une quinzaine d’années. Pour des sites raccordés au réseau électrique, la valorisation passe principalement par la vente via contrats d’obligation d’achat. En 2018, l’Etat reconnait et créé un cadre réglementaire plus clair pour l’autoconsommation en France, ouvrant de nouvelles perspectives.

C’est quoi l’autoconsommation photovoltaïque ?

L’autoconsommation consiste à consommer tout ou partie de sa production. L’installation photovoltaïque est ainsi raccordée directement sur l’installation électrique. Ce modèle existe en France depuis le développement du photovoltaïque. Initialement limité aux installations en site isolé, il s’est ensuite appliqué aux installations raccordées au réseau pour lesquelles il n’existait pas de tarifs d’achat. Le compteur était alors électromécanique : il tournait à l’envers en cas de production. L’instauration de l’obligation d’achat a ouvert la possibilité de la vente totale ou de la vente du surplus de la production à un tarif d’achat fixé par l’État. Le compteur compte désormais dans les deux sens (consommation et production) : l’autoconsommation doit être instantanée.

Différents sens pour le même terme.

L’autoconsommation est un terme qui peut s’entendre selon deux sens : le sens physique, celui des électrons, régis par les règles d’électricité et le sens économique, celui des kWh, comptabilisés au compteur.

Du point de vue du flux électrique : l’électricité va au point de consommation le plus proche puisqu’elle suit le chemin le plus court. Elle est donc prioritairement consommée sur le lieu de production. Ainsi, lorsque le producteur produit et consomme en même temps, c’est « son » électricité qu’il consomme, qu’elle transite ou non par le réseau public, qu’elle soit vendue ou non.

Du point de vue du flux financier : On parle généralement d’autoconsommation lorsque l’électricité photovoltaïque produite est consommée par le producteur, sans vente d’électricité et donc sans que les kWh soient comptabilisés au niveau du compteur public.

Le code de l’énergie contient à ce jour un article définissant l’autoconsommation individuelle, l’article L315-1 :

Une opération d’autoconsommation individuelle est le fait pour un producteur, dit autoproducteur, de consommer lui-même et sur un même site tout ou partie de l’électricité produite par son installation. La part de l’électricité produite qui est consommée l’est soit instantanément, soit après une période de stockage.

Les aides financières et la prime à l’autoconsommation photovoltaïque.

Afin d’encourager le recours aux énergies renouvelables, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs dispositifs pour aider les porteurs de projets à financer les travaux.

L’Etat octroye pour les installations en autoconsommation une prime à l’investissement. Cette prime est dégressive et variable en fonction de la puissance de l’installation. Elle est répartie sur les 5 premières années de fonctionnement.

La région Grand Est, à travers le programme Climaxion, soutient financièrement les études de faisabilité et les investissements pour l’installation de capteurs solaires photovoltaïques en autoconsommation.

Fabrication et recyclage

Un panneau solaire est composé d’un cadre en aluminium, de verre, de cellules, de plastiques, de cuivre. Les matériaux communs sont dissociés des cellules pour être recyclés dans des centres de recyclage classiques. Quant aux cellules, elles seront traitées de manière chimique afin d’extraire le silicium. Ainsi 70 à 90 % du panneau sera recyclé (plus d’information sur pvcycle.fr)Durée de vie d’un panneau photovoltaïque.

Durée de vie d’un panneau photovoltaïque

Un panneau photovoltaïque a une durée de vie moyenne de trente ans. Les utilisateurs sont assurés de bénéficier de la totalité de sa puissance les dix premières années. Par la suite, les constructeurs garantissent un fonctionnement à 90 % de sa puissance entre la dixième et vingtième année, puis un fonctionnement à 80 % pour le reste de sa vie.

À propos de l’auteur

Pierre BROUILLARD administrator

Doté d'une expérience de plus de 15 ans dans les secteurs du conseil en énergie, du montage et financement de projets. J'ai débuté ma carrière au sein de structures associatives et de collectivités en qualité de conseiller dédié aux particuliers (maisons individuelles et copropriétés) puis aux collectivités et aux entreprises. J'ai ensuite dirigé pendant 5 ans l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat à Nancy en partenariat avec ses adhérents, la Métropole du Grand Nancy, l'ADEME et la Région Grand Est. Puis j'ai intégré l’agence française de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME) ce qui m'a permis d’accompagner tous types d’acteurs économiques en apportant un soutien technique et financier.